Le combat des chefs : Critique de la BD d’Astérix et de son adaptation Netflix

Astérix : Le combat des chefs

Le combat des chefs : Critique de la BD d’Astérix et de son adaptation Netflix

Fiches techniques :

La BD :

Titre : Le Combat des chefs
Auteurs : René Goscinny (scénario), Albert Uderzo (dessin)
Date de prépublication : 22 octobre 1964 dans Pilote n°261
Date de parution en album : 1966
Éditeur : Hachette Livre
Numéro du tome : 7
Le site officiel : https://asterix.com/

La série :

Titre original : Astérix et Obélix : Le Combat des chefs
Réalisation : Alain Chabat et Fabrice Joubert
Scénario : Alain Chabat, Benoît Oullion et Pierre-Alain Bloch (alias Piano)
Nombre de saisons : 1
Nombre d’épisodes : 5
Durée par épisode : Environ 30 minutes
Date de première diffusion : 30 avril 2025 sur Netflix


Le combat des chefs : Mon analyse de l’album d’Astérix et de la mini série Netflix

Publié en 1966, Le Combat des Chefs est le 7ème tome des aventures d’Astérix et se voit aujourd’hui adapté dans une mini-série co-réalisée par Alain Chabat et produite par Netflix. Revenons ensemble sur l’œuvre originelle et sur son adaptation.

La BD comme la série tournent autour d’une vieille tradition gauloise (fictive) : le chef d’une tribu gauloise peut invoquer le « combat des chefs » et combattre le chef d’une autre tribu. Une fois invoqué, le chef adverse ne peut refuser le combat, et celui qui le remporte prend la tête des deux tribus.

Dans l’œuvre originale, le centurion Langélus décide d’exploiter cette tradition afin de placer Aplusbégalix, chef gaulois acquis à la cause romaine, à la tête du village de nos héros à la place d’Abraracourcix. Bien entendu, les Romains savent que le village d’Astérix dispose d’une force surhumaine grâce à la potion magique préparée par le druide Panoramix. Il faudra donc au préalable organiser le kidnapping de ce dernier afin que le combat se déroule selon les plans. Le kidnapping ne se passera cependant pas comme prévu, et Panoramix finira écrasé sous un menhir lancé par Obélix qui visait initialement ses ravisseurs. Laissé pour mort par les Romains, celui-ci survivra bien entendu à l’impact, bien que le choc ait provoqué chez lui une certaine folie ainsi qu’une amnésie lui faisant oublier la recette de la potion magique.

La série Netflix fait débuter son scénario une vingtaine d’années plus tôt.
En effet, tout le premier épisode se déroule en 70 avant Jésus-Christ, alors qu’Astérix et Obélix sont encore enfants et que la Gaule n’est pas encore conquise par Rome. Cet épisode, faisant office d' »Origin Story », met en place quelques éléments de caractère qui auront leur intérêt plus tard dans l’intrigue. Astérix et Obélix ont déjà une amitié très forte, et Obélix, souffrant d’un grand malaise lorsqu’il s’exprime en public, doit souvent compter sur la complicité d’Astérix pour se sortir de moments de gêne.

Influencés par un camarade qui leur lance un défi, les deux compères s’introduisent dans la hutte du druide et, on le voit venir, Obélix finit par chuter dans la marmite pleine de potion magique ! Il va sans dire que cette scène est un vrai plaisir pour les fans d’Astérix et Obélix, cet événement ayant été rappelé maintes fois tout au long des albums de nos héros, devenant un running gag avec le fameux : « Non Obélix non, tu sais que tu es tombé dans la marmite quand tu étais petit » lancé par Panoramix, lui rappelant qu’il n’a pas droit à la potion magique, car les effets sont permanents chez lui.

Visuellement, cette nouvelle adaptation se rapproche des deux films d’Alexandre Astier : Le Domaine des Dieux sorti en 2014 et Le Secret de la Potion Magique en 2018.
Il s’agit en effet d’un dessin animé en images de synthèse dans l’esprit de Pixar. Le film d’Alain Chabat se démarque cependant par un côté un peu saccadé, donnant une petite impression de stop motion « pâte à modeler ». Certains passages sont agrémentés d’effets 2D et d’affichage d’onomatopées à l’écran rappelant la bande dessinée. C’est très réussi, et cela rend bien hommage au matériau original.

L’épisode 2 revient en 50 avant Jésus-Christ, là où commence la BD. Le principe reste le même, mais l’histoire est un peu revue, et certains personnages se voient remplacés par de nouveaux. Ainsi, si le chef gaulois favori des Romains est toujours Aplusbégalix et que son apparence reste fidèle à l’original, l’idée du combat des chefs est ici initiée par Metadata, la nièce du centurion Fastandfurious.

D’autres personnages sont remplacés, comme le druide Amnésix qui apparaît dans la BD, et qui est remplacé ici par un personnage appelé Apothika. Ce dernier est proche dans le concept, mais suffisamment différent pour apporter quelque chose de nouveau et d’intéressant. Nous avons également droit à un duo de commentateurs de combat que l’on reverra régulièrement au long de la mini-série, et qui seront une bonne mine de gags.

Là où la BD est très efficace et présente une trame relativement classique, le format mini-série permet à Alain Chabat de prendre un peu plus son temps et de développer certains éléments.
Il est d’ailleurs amusant de voir qu’une solution brièvement mentionnée par Abraracourcix dans la BD sur une case est vite éludée sous prétexte que ce serait contraire aux règles, alors que cette même solution est mise en pratique dans la mini-série et sera un point central du scénario.

Il est assez courant de voir les fans d’une œuvre critiquer une adaptation lorsqu’elle prend trop de libertés. De même, certaines adaptations, tout en restant relativement fidèles à l’original, peuvent supprimer certaines scènes, car il ne serait pas possible de tout faire tenir dans le format de l’adaptation (je pense notamment aux adaptations de Tintin des années 90 ou aux films Harry Potter). Ici, rien de tout cela. La série prend des libertés, oui, mais nous restons toujours dans l’esprit et le respect de l’œuvre de Goscinny et d’Uderzo. Rien n’est retiré, et tous les changements sont là pour développer un peu plus le scénario ou pour apporter de nouvelles perspectives.

Certaines critiques ont été émises concernant les doublages, et je suis assez d’accord sur le fait qu’il s’agit du point faible de la série.
En effet, si Alain Chabat est relativement crédible pour le rôle d’Astérix, les voix d’Obélix ou encore de Panoramix ne collent pas vraiment aux personnages. En revanche, pour répondre à certaines critiques disant que le problème vient du fait d’avoir choisi des voix « stars » plutôt que de vrais doubleurs, rappelons que c’était déjà le cas pour les deux films d’Alexandre Astier et que cela fonctionnait plutôt bien (Florence Foresti en Bonemine, Élie Semoun en légionnaire…). Le problème vient plutôt ici d’un décalage entre les voix de certains acteurs et celles attendues par le public pour les personnages interprétés.

Le Combat des Chefs est un très bon tome des aventures d’Astérix et Obélix qui s’apprécie toujours autant 60 ans après sa publication.
L’humour référentiel et anachronique fonctionne toujours, et le dessin en ligne claire ne fait absolument pas daté. La version 2025 par Alain Chabat permet de développer et de moderniser l’histoire, et constitue une très bonne surprise. Là où les adaptations en films sont souvent poussives et pénibles à voir (mis à part Astérix et Cléopâtre du même Alain Chabat), cela fonctionne toujours autant en dessin animé, que ce soit en 2D ou en 3D. Nous sommes ici dans le haut du panier des versions animées de nos Gaulois préférés.

Notons qu’à l’occasion de la sortie de la mini-série, une édition spéciale de la bande dessinée a été publiée en tirage limité. Celle-ci comprend 16 pages bonus montrant des documents historiques liés à l’album ainsi que des éléments utilisés dans le développement de la série Netflix. Une bonne occasion de découvrir ou redécouvrir cette œuvre intemporelle.


Le combat des chefs – Bande annonce de la série :


Boutique :

Astérix le Gaulois
(Tome 1 – 1961)

La Serpe d’or
(Tome 2 – 1962)

Astérix et les Goths
(Tome 3 – 1963)

Astérix gladiateur
(Tome 4 – 1964)

Le Tour de Gaule d’Astérix
(Tome 5 – 1965)

Astérix et Cléopâtre
(Tome 6 – 1965)

Le Combat des chefs
(Tome 7 – 1966)

Astérix chez les Bretons
(Tome 8 – 1966)

Astérix et les Normands
(Tome 9 – 1966)

Astérix légionnaire
(Tome 10 – 1967)

Le Bouclier arverne
(Tome 11 – 1968)

Astérix aux Jeux Olympiques
(Tome 12 – 1968)

Astérix et le chaudron
(Tome 13 – 1969)

Astérix en Hispanie
(Tome 14 – 1969)

La Zizanie
(Tome 15 – 1970)

Astérix chez les Helvètes
(Tome 16 – 1970)

Le Domaine des dieux
(Tome 17 – 1971)

Les Lauriers de César
(Tome 18 – 1972)

Le Devin
(Tome 19 – 1972)

Astérix en Corse
(Tome 20 – 1973)

Le Cadeau de César
(Tome 21 – 1974)

La Grande Traversée
(Tome 22 – 1975)

Obélix et Compagnie
(Tome 23 – 1976)

Astérix chez les Belges
(Tome 24 – 1979)

Le Grand Fossé
(Tome 25 – 1980)

L’Odyssée d’Astérix
(Tome 26 – 1981)

Astérix chez Rahàzade
(Tome 28 – 1987)

La Rose et le Glaive
(Tome 29 – 1991)

La Galère d’Obélix
(Tome 30 – 1996)

Astérix et Latraviata
(Tome 31 – 2003)

Astérix et la Rentrée gauloise
(Tome 32 – 2003)

Le ciel lui tombe sur la tête
(Tome 33 – 2005)

L’Anniversaire d’Astérix et Obélix – Le Livre d’or
(Tome 34 – 2009)

Astérix chez les Pictes
(Tome 35 – 2013)

Le Papyrus de César
(Tome 36 – 2015)

Astérix et la Transitalique
(Tome 37 – 2017)

La Fille de Vercingétorix
(Tome 38 – 2019)

Astérix et le Griffon
(Tome 39 – 2021)

L’Iris blanc
(Tome 40 – 2023)

Astérix en Lusitanie
(Tome 41 – 2025)

A propos de l’auteur

STEPH 6128

Stéphane JAILLIARD

J'aime les jeux vidéos modernes ou anciens, les micro-ordinateurs des années 80 (en particulier l'Amstrad CPC), le cinéma, la musique (en particulier hard-rock et métal), le cinéma, la BD...

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