L’École emportée : Critique du manga de Kazuo Umezu

Kazuo Umezu - L'école emportée

L’École emportée : Critique du manga de Kazuo Umezu

Fiche technique :

Titre original : 浮浪雲 (Hyōryū Kyōshitsu)
Titre français : L’École emportée
Auteur : Kazuo Umezu
Scénario et dessin : Kazuo Umezu
Genre : Horreur, post-apocalyptique, survival, science-fiction
Type : Shōnen
Date de première parution au Japon : 1972 – 1974
Date de première parution en France : 2006
Nombre de tomes : 11 (édition standard), 6 (édition Perfect chez Glénat)
Site de l’éditeur français : https://www.glenat.com


L’École emportée : Mon avis sur le manga de Kazuo Umezu

L’École emportée est un manga horrifique de Kazuo Umezu, publié au Japon entre 1972 et 1974. Bien que son auteur soit très renommé dans son pays, il a fallu attendre 2006 pour que son œuvre soit enfin traduite en France. Pour rappel, les années 2000 correspondent à une véritable explosion du manga dans l’Hexagone, portée par plusieurs facteurs convergents : l’arrivée d’éditeurs spécialisés, le respect du format japonais et le passage à l’âge adulte d’une génération ayant grandi avec les animés japonais des années 80 et 90.

Avant de nous attaquer à l’œuvre, notons que son auteur n’est pas n’importe qui dans le domaine. Né en 1936 et décédé le 28 octobre 2024, Kazuo Umezu est LE pionnier du manga d’horreur psychologique au Japon. Celui-ci a d’ailleurs reçu le Prix du patrimoine au Festival d’Angoulême en 2018 pour son œuvre de science-fiction Je suis Shingo. Également connu pour ses apparitions publiques excentriques et son style vestimentaire rayé rouge et blanc, il est une figure emblématique de la culture japonaise et a influencé toute une génération de mangakas, artistes visuels et cinéastes.

L’École emportée raconte l’histoire de Shō Takamatsu, âgé d’une dizaine d’années. Il s’agit d’un enfant caractériel, assez arrogant, égoïste et ingrat au début de l’aventure. Un jour, alors que Shō est à l’école après une dispute avec sa mère, un événement étrange se produit et tout ce qu’il y avait autour de l’école se transforme en désert. Si les élèves sont dans l’incompréhension totale et la panique face à ce qui arrive, les parents le sont également, mais pour d’autres raisons : un trou géant est apparu à la place de l’école et personne ne sait ce qui s’est passé ni ce que sont devenus les enfants.

Le récit alterne entre le point de vue des élèves et celui des parents et du reste du monde. Du côté des parents, nous suivrons principalement la mère de Shō, qui a en quelque sorte le rôle de Joyce Byers, la mère de Will interprétée par Winona Ryder dans la première saison de Stranger Things. Extrêmement traumatisée par la disparition de son fils, celle-ci se battra contre vents et marées pour retrouver celui-ci, même lorsque tous les autres parents auront entamé leur deuil. Elle s’accrochera au moindre signe, même le plus irrationnel, allant jusqu’à passer pour folle vis-à-vis de son mari et du monde entier.

Du côté de Shō et de ses camarades, la séparation avec leurs familles est également terrible, mais en plus de cela, ils devront vite faire face à des dangers bien concrets. Si, au début, ils seront encore entourés d’adultes, divers événements touchant les professeurs vont rapidement mener les enfants à être livrés à eux-mêmes, et ils devront recréer une microsociété pour survivre. Cela poussera certains à gagner en maturité et à prendre leurs responsabilités pour s’occuper des plus petits et les protéger.

Au-delà des problèmes basiques comme se nourrir et se soigner, les élèves devront aussi apprendre à se défendre car, comme ils le découvriront assez vite, des créatures monstrueuses vivent également dans ce lieu étrange. Kazuo Umezu n’est par ailleurs pas avare en inventivité, et le récit ne cessera de nous surprendre avec des événements tous plus inattendus les uns que les autres. Et bien entendu, comme dans toute société, les dangers viendront parfois également de l’intérieur.

L’École emportée est une œuvre souvent citée et ayant marqué le genre. Elle aborde des thèmes que l’on retrouvera bien plus tard dans des séries populaires comme Squid Game ou Lost. Si vous aimez les récits fantastiques ou les survivals, je ne peux que vous conseiller de la lire, et ce même si vous êtes réfractaire aux mangas. De plus, l’histoire étant terminée et en un nombre restreint de tomes, il sera assez facile d’en voir le bout.


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A propos de l’auteur

Steph

Stéphane JAILLIARD

J'aime les jeux vidéos modernes ou anciens, les micro-ordinateurs des années 80 (en particulier l'Amstrad CPC), le cinéma, la musique (en particulier hard-rock et métal), le cinéma, la BD...

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